Un dimanche...

...à Lyon.

Ça commence par le métro à minuit passé... Et il y a plus de monde qu'à 22H. J'aime bien le métro vide la nuit, c'est dommage.
Ca continue par l'avant dernier tram. ON se rend compte qu'on a de la chance, parce qu'on prend les deux lignes les plus utilisées...
Et puis à une heure du mat' c'est une impossibilité de s'endormir. J'avais oublié que l'alcool, ça tient chaud.
Et qu'après un mois sobre, ça fait du bien.
(Merci Léa, je refais ça quand tu veux!)

Alors c'est rallumer l'ordi et puis lire un peu, et c'est là qu'on se rend compte qu'être sans parents, c'est bien.
Et puis se recoucher avec un drap qui tient chaud comme s'il était en laine, et puis s'endormir à 2H du mat'.

C'est ensuite se réveiller une fois à 8H du mat'.
"Hein, quoi, 8H? Ah ben non alors".
Et se rendormir avec joie en ayant pu se pelotonner sous la couette.
C'est émerger à 10H et se faire le petit-dèj en étrennant la pâte à tartiner choco-coco. (Miam d'ailleurs. Un truc de plus dont faut que je note la recette.)

C'est prendre la décision de ne plus jamais passer un dimanche à rien faire, et d'inaugurer ça en allant à la Biennale. Celle-ci n'ouvre toutefois qu'à 12H.
Allumer l'ordi, et se rendre compte que Jasiek (le môssieur qui a eu 16 en colle) est connecté. Un papotage d'une heure entrecoupé d'une préparation de déjeuner "vide placard" retour pour le week-end oblige.
Donc un pain libanais et un verre plein de la demi-brique de lait de coco, trois carrés de chocolat noir et une cuillère de miel.
Ben c'est cowl le vide-placard.

C'est aussi voir qu'il tombe des cordes mais que tant pis, on y va quand même.
Donc destockage du blouson noir et chapeau enfoncé sur le crâne, on traverse la rue en courant pour s'engouffrer dans le tram.
Tram-Métro-Métro-Bus.
Et la Cité Internationale et le Musée d'Art Moderne.

Un billet gratuit.

Des mers éloignées qu'on peut écouter à loisir et qui sonnent comme toutes leurs sœurs

Des murs et des mots qu'il faut caresser du regard...

Des armées fantômes qui durant un instant font exploser la vérité sous le crâne

Des femmes papillons éphémères qui disent ce qu'est la danse



Des peintures qui sont des photos et qui disent que les hommes sont toujours les mêmes

Douze noms de rue qui disent le monde qui brûle

Des vitraux doucement assortis aux néons




Des fleurs à cueillir et à offrir: l'Art qui se veut rencontre

Et puis un chocolat viennois savouré à la petite cuillère assise seule à un bar jusqu'à ce que la pluie cesse

Le Parc en face qui offre une vision fugitive d'un lac froissé par le vent
Des passants qui se retournent sur une gamine chapeautée qui admirent les racines et prend des feuilles mortes en photo.
Une promenade lente, entrecoupée par la pluie, dans un parc qui exhale la terre mouillée



Des arbres abattus qui ne se sont pas laissés mourir



Un parc humide et vide, et les premières feuilles d'automne, qui attendent le bon moment pour se laisser aller sur l'eau

Et les longues berges du Rhône qui surprennent toujours, parce que Lyon n'est pas encore ma ville.

Il faut apprivoiser la ville et ça ne peut se faire qu'en la foulant lentement
Des péniches amarrées depuis des années, et on se demande si ils ont parfois envie de partir

Et l'idée que Cile aurait adoré cette journée

Le tour de la place Bellecour pour trouver un bâtiment de la Biennale
Et dedans, des mots et des personnes qui savent rêver et combattre
Du rêve et de la réalité, côte à côte

Et retour par le métro, vide comme je l'aime

Comments

[Luminox]

Et là, qu'est-ce que je dis?
Que c'est beau.

[Cile]

... Voui parceque d'écrivain, je savais déjà, au passage ^^ Bref. Tout ça pour dire que ce post là entre illico au panthéon des grands posts de ce blog <3
Et que ouiiii j'aurais voulu être là bas, à Lyon, à la Biennale, finir les réserves de Chaipluson-nom et remplir le rebord de fenètre, et faire brûler de l'encens non stop dans ton appart' ...
'sad'

[Cile]

... Mais Riane, tu m'avais caché des talents cachés de photographe dis moi :P

[Chloé***]

Chloé*** aime la photo de l'arbre.