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Et c'est tout... Le Trait et le Dire
31 janvier 2010

...

Je ne me souviens plus très bien pourquoi j'ai voulu faire de la socio. Je sais qu'au milieu des raisons ou hasards qui m'y ont amenées, domine l'envie de savoir, de comprendre.
J'ai réalisée enfant que le monde ne m'aimait pas. Comme tout le monde, il m'a fallu un certain temps pour apprendre que le monde d'une manière générale s'en fichait et que si on lui hurle "c'est injuste" à la figure il ne vous répond pas "Ah bon? Désolé, on va arranger ça."
On se démerde avec le monde. (Note: par "monde" j'entends "société" d'une manière générale, mais ce mot à une connotation trop proche de "boulot".)
J'ai jamais trop aimé le monde. Il était compliqué, et n'avait aucun sens. Mon envie d efaire d ela socio vient à moitié de l'envie de trouver non pas le mais les sens du monde et à moitié de celle de découvrir avec plaisir que j'ai raison et qu'il n'en a pas.
C'est pour ça que lorsque nos professeurs nous ont dit que la sociologie s'était "désenchanter le monde", vu les profondeurs de cynisme et réalisme que j'avais atteinte, j'en ai surtout était heureuse. Et quand il a dit que ce n'était pas simple, émotionellement, j'ai ri comme vous le faites peut-être en ce moment. Mais la sociologie ce n'est pas comme les mathématiques ou la biologie: on a beau savoir comment est composé une fleur ou comment ses feuilles font la photosynthèse, on ne pense pas à cela quand on la regarde.
Pendant tout un semestre j'ai cru que la sociologie c'était cela.
Mais maintenant, je crois que je commence à changer, et ce n'est pas réversible: mon regard sur les gens, les lieux et tout ce qui m'entoure, a changé. Ce n'est plus issu d'un processus conscient qui demande du travail: cela a été intégré à ma façon de penser.
En fait, cette constatation m'a amusé, un peu effrayé, mais c'est tout. Je ne sais pas ce qui va en découler, donc je m'en fiche.

Seulement, maintenant, avec les livres que je lis, les cours que je suis, tout me parait juste un petit peu plus laid tous les jours.
Cile avait des mots pour cela, que j'ai toujours aimé:
"Ca rend très petit, très étroit, ces gens là..." Pas les gens autour, pas mes parents, pas mes amis, mais tout le reste. Tout ceux que je ne vois pas, que je ne connais pas, toute la foule. Et toute son organisation.
Pour la méthodo, je dois lire "le monde étudiant" de Galland. J'ai eu envie de pleurer. C'était horrible. je veux dire, c'ets génail, extraordinaire, mais horrible. Et en plus c'est vrai.
Je ne crois pas qu'on puisse ressortir de cette faculté, si on suit les cours, si on entend ce que l'on nous dit, si on comprend ce que l'on lit, sans aucun changement. L'université ne produit pas que des diplômes, elle produit des esprits au sens le plus fort du terme.

Bref. Ca, c'est pour mes cours. Sur le même sujet, et bien je bosse. Tout le temps. C'est assez horrible.(idée reçue fausse numéro 1: A la fac on glande. Oui, on glande, si on veut louper son année.) Et en plus je vais devoir choisir à la fin de l'année et je sais pas quoi.
Et puis les CM d'anthropo, on a un prof qui nous fait un cours encore pire que celui d'unité/diversité. Entendez, moins structuré, pars dans tous les sens. Et un qui va passer trois séances à refaire les cours du premier semestre. Bon, ça sera ça de moins à apprendre.
Mais ma vie va bien quand même. (Même si idée reçue numéro 2: la fac, c'est plein de sociabilité. Sociabilité, mon cul. Lisez "le monde des étudiants", tiens.) J'ai des amis, quand même. Et j'apprends leurs noms. Rigolez si vous voulez, mais avec deux amphis, sans appels, dont on tire deux TDs de trente élèves avec UN appel au début de l'année, plus deux (et maintenant trois) TDs qui n'ont rien à voir, eh ben on galère. En plus, maintenant qu'on est en cours depuis 6 mois ensemble, ça serait vexant de demander leurs noms aux gens.
(Heureusement, on en discute, on en conclut qu'on est tous dans le même cas, on est contente, et on continue la discussion par un "au fait, tu t'appelles comment?" Sérieusement, il y a des gens à qui je parle souvent, en fait avec qui je discute dés qu'on a cours ensemble: je viens de découvrir leurs noms!
Mais bon, les gens sont sympas quand même. Ce qui est triste c'est que la majorité des gens en anthropo ont beau aimer ça, ils préfèrent leur majeure (anthropo en majeur c'est rare) donc ils continuent pas l'an prochain. Donc y a des gens, comme les histoires de l'art/histoire ou autre, que je verrais plus du touuuut paske y seront sur l'autre campus.
Et sinon, je connais des gens qui font les pires journées: les Histoire/Socio, se tape un mercredi complet. 8H-20H. Sans pause. Douze heures de cours, les six dernières en TD avec le même prof. Yark
Et puis en anglais, les gens sont sympas quand même (même si y a plus certains gens que j'aimais bien) et puis le prof est pas si pire. Même s'il cause moyen français. En fait il pige quasi rien. (Mais bon il y a un avantage a l'avoir, pour les filles du moins. Remarquez que je ne connais rien des orientations des mecs de la classe, donc...Bref.)

Je vous laisse là. Bossez bien les gens.
(Pour Simmel il y a les société là ou des hommes "se trouvent en réciprocité d'action et forment une unité permanente ou passagère". Yeah. LA citation qui vaut de l'or en partiel, je m'en souviens.

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Commentaires
I
Aaah je me retrouve! Etudiante en socio a Grenoble, je ne comprends pas comment font les gens pour s'en sortir en glandant, et pareillement, je pensais qu'encore plus en socio, le contact serait facile mais non, des sociologues asociaux c'est ironique non? <br /> J'ai également lu Damasio, vrai petit chef-d'oeuvre, ça aide beaucoup à comprendre les concepts :)
L
Tiens, je t'aurais presque crue morte.<br /> <br /> Yay.
Et c'est tout... Le Trait et le Dire
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