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Et c'est tout... Le Trait et le Dire
3 juillet 2010

...

Une autre chose dont j'aime à savourer l'apparition, sans pouvoir dire que je suis "à l'affut" car cela arrive sans que je puisse l'invoquer c'est le moment où je perds (gagne?) un cran de ma façon ordinaire  d'appréhender le monde.

Quand (généralement cela ne dure par plus de trente secondes, notez bien) je change de façon d'envisager le monde, ce qui peut aller jusqu'à une sorte de flash de vision totalement "autre".

Les deux qui m'arrivent les plus souvent sont depuis longtemps recensés en une liste personnelle.
Ce sont ceux-ci:
- Le "coup de recul". Je pense qu'il a du vous "arriver" (note: tomber dessus plutôt) aussi. Quand, à la faveur d'une réflexion qu'on vous fait, d'un geste, vous vous surprenez à juger quelqu'un avec plus de "recul" pour ainsi dire, parfois plus méchament, durement,  comme si vous étiez totalement détachés des choses, moins liés aux gens.
- Le moment de calme. Un moment où, durant ces quelques secondes bénies vous vous "rendez compte" (comme dans un rêve, dans ces moments ma logique me paraît manifeste et ne pouvant être remise en cause!) que vous n'avez strictement aucune raison de vous inquiétez pour rien vu que le monde est illogique de toute façon, que vous avez le temps et que tout sera bien au moment voulu et donc pas besoin de s'en faire avant.
Hélas, trois fois hélas, ça ne dure pas. En en sortant mon moral en prend un coup, de même que la première tablette de chocolat qui passe à ma portée.

Mais il arrive parfois que j'ai comme des flashs hallucinatoires bien plus extrêmes et plus rares.
Dont un qui m'est parvenu il y a deux jours.

Dans un moment parfait (travail fini et bien fait, superbe enchainement bus-tram-train; elle musique, temps parfait et je-ne-sais-quoi dans l'air) je me suis senti comme au centre parfait du monde, comme si j'étais le moyeu de la galaxie et que au bout de mes deux bras tendus se trouvaient les deux bras de celle-ci et toutes les étoiles dispersées dans la continuité de moi-même. J'étais part de l'univers et moyeu de celui-ci: je pouvais lui insuffler rythme et mouvement.
Vraiment hallucinatoire.
Je ne crois pas que c'est resté plus de deux secondes.

Et un autre qui est survenu pendant un cours, cette année.
D'habitude le temps, c'est comme la mort: on sait de façon "raisonnée" que cela existe, on le dit quand on nous le demande mais de façon "continuelle" on ne les a pas à l'esprit.
Et là, durant une bonne (et belle) minute, j'ai eu le temps à l'esprit: j'avais conscience que chaque seconde défilait: pas de temps haché, une continuité parfaite; pas de présent, un passage; pas de discours figé, des mots qui volent. Finis, passés, impossibles à rattraper. On ne pouvait rien faire ni pour freiner ni pour accélérer. Inéluctable.
Et vous savez quoi? Ce n'était pas horrible. C'était magnifique.

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