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Et c'est tout... Le Trait et le Dire
31 décembre 2010

Evidemment:

Il me faut être malade une fois dans l'année et voilà que ça tombe.
Pan, au nouvel an. Re-pan, foutu pour le réveillon. J'ai (un peu) la rage.
Mais bon moins, il faut le dire que si j'avais du annuler un repas entre amis ou un ciné ou... Je ne sais pas mais je crois bien qu'au fil du temps je perds de mon intérêt pour ce genre de soirées. Ou peut-être était-ce juste de la curiosité auparavant et qu'une fois assouvie je m'ennuie.

Sinon, j'avance dans ma socio (ouf) et les fautes de David (mec, investis dans un correcteur) ont au moins l'avantage de me faire rire.
Je cherche aussi désespérément une idée pour le Littérarium. Mais déjà en 45 000 signes, aoutch, et ensuite je ne suis pas sûre que ce que j'ai fait l'an dernier, bien SF, leur ait plu.
Donc dans les deux idées qui me trottent dans la tête,l 'une est (trop) du genre SF (mais un jour, je vous en parlerais, de Mathisse et L, de la nef et du voyage b-sens), l'autre pas assez originale (et est déjà à 4 pages pour planter la situation. Re-aoutch) et sont trop longues.
Et, plus grave, j'ai du mal à me mettre devant mon clavier pour écrire. Les mots ne font pas sens. les phrases sont laides.
Bloquée.

Sinon je vous mets un truc que j'ai pondu récemment pour une amie, ça m'avait fait rire.
En fait je demande régulièrement aux gens "qu'est ce que vous aimeriez voir dans un conte", la réponse pouvant être un personnage, un élément, une phrase une photo, un scénario, n'importe quoi....
D'ailleurs si ceux qui passent ici pouvaient répondre à cette question...
Et Clémentine m'a demandé "une clairière de fleurs, une princesse et une sorcière, mais gentille.".
J'ai galéré!


 

Il avait longtemps cherché la princesse.

Des princesses, il en avait trouvé. Ce n'était pas ce qui manquait: donzelles de nom noble, prêtes à convoler à la première demande... Mais aussi et surtout affublés de becs de lièvres, strabisme ou stupidité pure et simple.

En passant sur la chose affublée d'une barbe d'un jour qui lui avait ouvert la porte en lui demandant d'une insupportable voix de fausset: « Tu veux quoi, mon chou? ».

Il eut un frisson rien qu'à l'évocation de ce souvenir.

Une princesse comme les princes en épousaient à la fin des contes, il n'y en avait plus qu'une.

Et il n'était pas seul sur le coup: toute l'antichambre était pleine de princes de qualités diverses qui attendaient de voir le père et la fille. Il renifla de dédain et rectifia son brushing. A l'autre bout de la salle un gringalet s'écroula en sanglot, hurlant qu'il n'avait aucune chance et que sa vie était finie. Il savoura le petit plaisir d'avoir un concurrent de moins.

Lorsque la princesse rentra, le silence se fit, admiratif et lorsque son père la suivit il ne se rompit point mais devint respectueux.

Quelques milliards en industrie métallurgique et chimique, ça se respecte.

« Princes, je vous souhaite la bienvenue. Malgré cette époque sombre pour nous tous, je suis ravi de voir que certains nobles jeunes hommes sont prêts à suivre la voie du conte de fées ».

La voix de stentor du père résonnait dans toute la salle.

« Au vu de votre nombre, j'ai décidé de recourir à une ancienne technique de contes: ma fille n'accordera sa main qu'à celui qui réussira une tâche impossible. »

Tous, du moins tous ceux qui avaient la carrure d'un vrai prince, opinèrent: cela allait se soi.

L'épreuve serait d'un classique manifeste: affronter un dragon.

Tous sortirent, plein de courage et de vaillance. Ils s'étaient entrainés dés leur plus jeune âge et un dragon ne leur faisait pas peur.

Ce ne fut que lorsque ils surgirent dans la rue, face aux quatre voies d'automobiles qui passaient devant eux, qu'il leur vint à l'esprit que cette tâche allait leur faire connaître une difficulté dont leur prédécesseurs n'avaient pas eu idée.

Où trouve-t-on un dragon au XXI ème siècle?

Il y avait pour le prince une solution simple au problème: il fallait aller voir un mage ou au moins une marraine bonne fée. Il est connu que ce sont toujours ces personnages qui détiennent les solutions.

Après avoir compulsé frénétiquement un annuaire, il dut admettre que ce ne serait pas si simple. L'adaptation étant primordiale chez un bon prince, il décida de faire avec ce qu'on lui proposait.

Deux jours plus tard, il s'était ruiné en astrologues, devins et médiums. Mais point de dragon. Voyant que tous les alliées des princes faisait défaut et désespéré, il décida de se tourner vers sa dernière alternative.

Il y avait une sorcière dans la ville.

Il s'agissait d'une jeune fille. Elle portait un jeans. Et elle n'avait pas de verrues.

Statufié sur le pas de la porte, le prince ne comprenait plus. C'est à peine si la sorcière avait sacrifié à la tradition en daignant avoir quelques kilos en trop.

Et pourtant, il s'agissait bien d'une sorcière, elle le reconnaissait. Elle avait endossé le rôle, elle était celle qui gardait les lisières et en tant que telle, celle qui savait.

Et elle lui rit au nez.

« Tu viens voir une sorcière au lieu d'une bonne fée et tu ne sais pas trouver de dragon? »

-Il n'existe plus dragons, ni ogres, ni monstre. Il restait une sorcière. »

Elle souriait en sirotant du thé. Il en avait refusé une tasse. Il n'était pas fou à ce point et un prince n'accepte pas ce qui sort du chaudron d'une sorcière. Même si celui-ci est provisoirement une bouilloire.

« Le dragon, c'était la créature menaçante: ce qui enlevait la princesse, lui faisait perdre ses repères, quitter son monde et connaître l'angoisse. Tuer un dragon, c'était rassurer la princesse. Il existe encore bien des dragons. Des dragons artificiels... »

Le prince la coupa en se levant, il avait compris.

Il partit sans la remercier. Ce n'était qu'une sorcière.

 

Le lendemain, il affrontait dans une plaine (un terrain vague: il avait fait avec ce qu'il avait trouvé), un grand dragon artificiel, une mécanique rachetée à prix d'or à une compagnie cinématographique.

Les princes ont beau être censément parfaits, ils restent très « premier degré ».

Une fois la première tâche effectuée il restait trois princes en jeu. La deuxième tâche choisirait le meilleur.

« Je veux que vous lui offriez un endroit qui ne soit plus de ce monde » demanda le père.

Voilà qui était bien plus compliqué. Si la première tâche avait le mérite d'être clairement formulée, la seconde faisait partie de la catégorie des énigmes et le prince avait toujours affligé son précepteur  dans cette discipline.

Il n'avait pas le choix, il lui fallait retourner voir la sorcière.

« Une énigme? En aucun cas, cette tâche fait partie de la catégorie des Épreuves longues. Sous catégorie Construction ».

A cette réponse, le prince plongea dans la morosité. Parmi les 267 tâches répertoriées de la typologie, voilà que la princesse avait choisi celle qui allait le faire attendre des années.

(Note manifeste de sadisme qui aurait du lui mettre la puce à l'oreille.)

« Et que puis-je construire?

-Vas tu écouter ma vraie réponse cette fois?... Bah. Va à la fenêtre. »

Il s'exécuta avec difficulté: dans la même pièce étaient entassés le bureau, la cuisine et la chambre de la sorcière. Le minuscule appartement donnait sur le même grand boulevard que le siège du holding du père de la princesse.

« Que vois-tu?

-Des voitures, des immeubles et des bureaux.

- Et que ne vois-tu pas?

-... Un parc d'attraction? »

La jeune fille ferma les yeux un moment.

« Il y en a un à trois kilomètres. Mais il n'y en a pas dans un conte. Donne moi la réponse d'un prince! Quel est le lieu du conte, l'habitat des dragons, sorcières, princes et princesses? Celui qui n'existe plus? »

 

A ces mots le prince comprit et quittant la pièce à toute allure alla embaucher toute l'équipe dont il aurait besoin. Ils œuvrèrent  trois ans, nuit et jour. Lorsque les travaux furent finis le père, satisfait, accorda la main de la princesse à notre prince.

Le mariage fut célébré en grande pompe dans la construction même et, eut égard aux traditions, on y invita la sorcière.

Celle-ci découvrit, médusée, un immense palais aux innombrables tourelles aux murs en béton reproduisant la pierre et au magnifique jacuzzi trônant au centre du grand hall.

Discutant avec le prince après la cérémonie elle lui demanda pourquoi il avait fait construire un château.

« Mais c'est vous qui m'avez dit de le faire: l'habitat naturel d'une princesse, enfin! »

Et les tours de verre et d'acier, et les résidences privées, et les maisons de campagne: ce ne sont pas des châteaux modernes? Voilà ce que la sorcière voulait demander.

A la place, elle lui demanda si, au moins, il avait fait construire un parc.

« Oui, plus beau que tout ce qui a existé! »

En effet, le parc ne ressemblait à rien de ce qui avait existé. Les arbres de verres filé reflétaient la lumière qui cognait contre leurs feuilles d'acier et les rubis des pétales des coquelicots.

La sorcière rentra chez elle. Dans la deuxième pièce de son petit appartement, elle respira à plein poumon et s'emplit les narines de l'odeur des dernières fleurs de la ville.

Le château est peut-être l'habitat de la princesse mais aucun conte ne s'y déroule entièrement. Les princes ne se battent pas dans les châteaux, les princesses ne les y rencontrent pas et les sorcières ne s'y cachent pas.

Pour tout cela, il faut une forêt.

Comment? La chute du conte?

Mais vous la connaissez: ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants.

Un peu moins de trois ans. Puis la princesse, demandant le divorce, obtint une pension hebdomadaire à cinq chiffres et s'en alla convoler à d'autre bras.

Être la dernière princesse ça se rentabilise.


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Commentaires
C
Génial, le conte!!! XD Bien adapté à notre époque et tout. Je crois que c'est justement ce genre de conte que j'ai envie d'entendre.^^<br /> Dommage pour toi pour le nouvel an, c'est vraiment pas cool... J'espère que tu vas vite te remettre!<br /> Je suis aussi en train de penser au Littérarium mais je m'y mettrait vraiment après le 15 janvier (après les partiels quoi).<br /> Bon courage pour la socio et je te souhaite plein de belles idées pour tes histoires!^^<br /> Bisous<br /> Bisous!
C
Moi je veux un conte avec un chat et un prince qui serait pas gentil. (Et une princesse bien sûr)
C
j'aime aussi beaucoup le conte !<br /> Pour nouvel an, on a vraiment pensé à toi et on a silencieusement dégusté tes délicieux chocolats !!<br /> Finalement, on aura même pas pu se voir ces vacances .. dommage.. bisous
L
J'aime beaucoup! Mais je suis un gros lourd et certaines formules me font gémir. Après tout, on est pas un chieur pour rien.<br /> <br /> Reste que c'est tout de même dommage pour ton nouvel an d'être malade. Je te fais un non-câlin et je te souhaiterai une bonne année quand même!
A
J'aime bien ton conte :D
Et c'est tout... Le Trait et le Dire
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