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Et c'est tout... Le Trait et le Dire
30 mai 2010

...

Je me suis souvent intéressé à ce qui faisait un moment. A la conjonction de facteurs qui créait le moment et donc à tout ce qui influe, si peu soit-il, sur l'humeur.
Je ne parle évidemment pas de facteurs qui déterminent si vous êtes heureux ou non, je parle de ceux dont la seule influence pourra être celle s'exerçant sur la fraction de seconde de plus ou de moins que vous mettez à sourire et surtout à l'influence qu'ils produisent sur le cours des pensées.
J'ai depuis longtemps (comme tout le monde), listé la musique, les livres en cours, les films qu'on vient de voir, les personnes entourant et leur humeur, le lieu, l'ensoleillement, ce qu'on voit immédiatement dans l'instant... Des évidences. J'en avais pourtant manqué une alors même que maintenant que je la tiens j'ai l'impression qu'elle a passé son temps à essayer de s'imposer à moi.

En bref, je n'avais jamais songé à l'air. Je ne parle pas des odeurs ou mouvements de l'air, évidemment: je parle de la présence, du poids de l'air.
Je pense maintenant que les moments (souvent en hiver par exemple) où l'air se fait inexistant, où l'on pourrait réellement croire qu'une pièce et vide et non pas pleine d'air, ceux où la peau ne ressent aucune pesanteur et où le corps se meut dans ce qui semble une parfaite liberté, sont plus aptes à nous permettre un détachement, par le fait même que dés lors aucun poids ne nous rappelle notre lien à ce qui nous entoure.

Ainsi quand l'air n'a aucun poids, yeux fermés au milieu d'une pièce tout ce qui peut nous rappeler que nous sommes reliés au monde qui nous entoure est el sol, la minuscule surface de la plante de nos pieds en contact avec lui. Et pour peux que vous portiez des chaussures qui ne vous permettent même pas de le sentir, vous voilà isolés. Et cet isolement influe sur notre humeur: on peut je pense ainsi plus "facilement" se sentir seul, abandonné ou arriver plus aisément à faire retraite, à se plonger dans des pensées, idées, inventions, sans lien avec l'en-dehors.

Alors que à l'opposé (pour prendre des exemples représentatifs) certaines lourdeurs de l'été nous rappellent le ici et maintenant et plus important encore nous rappelle (ou nous font croire) une unité, une appartenace au monde qui nous entoure.
Comme si à ce moment là notre peau était tissé avec le ciel. Une appartenance au monde.
(De la même façon je me demande si certaines odeurs "profondes", "pénétrantes", comme la terre mouillée, juste après que la pluie se soit déversé, ne nous apportent pas le même sentiment d'appartenance (ou de propriété?) en occupant entièrement nos sinus, nos poumons, en mettant en avant, évident dans les perceptions offert par nos sens, le monde qui nous entoure.

Pourtant je pense qu'il y a aussi la notion d'agréable qui rentre en jeu: si on suit le principe de ce que nous offre nos sens, la pluie devrait nous faire sentir un "lien" au monde. Donc si je continue mon idée (ou extrapolation, extravagance, extraordinaire stupidité comme vous préférez l'appeler) je pense que la pluie d'été (vous savez, annoncée par une lourde moiteur, justement et juste avant, par des picotements sous la peau comme en écho mais en avance des picotements des gouttes, cette pluie lourde, qui frappe la peau et donne envie de rire, lourde comme si elle avait pris toute la lourdeur de l'air et qui laisse après elle un ciel dégagé, une odeur de forêt et un air clair et léger) donne ce sentiment car elle nous (me) paraît agréable. Alors que la pluie d'hiver ou d'automne, elle ne frappe pas, elle trempe, elle ne rafraichit pas, elle gèle, et elle n'augure pas un ciel chaud et un soleil qui effacera l'évènement, elle annonce un futur où même au sec on sera encore gelé, jusqu'à ce que toute trace de cette humidité insidieuse ait quitté notre peau.

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Commentaires
L
Parce que ça se voit pas trop: bien sûr que j'adore ton article. Si je dis pas le contraire c'est qu'il est bon. Et si je le dis, tu peux deviner ce que j'en pense effectivement.<br /> <br /> (mais personnellement, je capterais toujours l'air comme un ensemble d'odeurs; j'aime l'odeur du vent frais, l'odeur du matin clair, alors que sans doute, ce ne sont pas des impressions olfactives. Mais j'ai ce rapport-là à l'air.)
L
et sinon, pour l'écriture à quat' mains, est-ce que tu as le temps maintenant? Parce que là, maintenant, hein... ça fait bientôt six mois.
Et c'est tout... Le Trait et le Dire
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